Vous ne connaissez probablement pas la marque Redragon. Pourtant la société derrière ce nom est classée dans le top 5 des usines les plus importantes de chine dans le secteur des souris et clavier. Ainsi elle est à l’origine de nombreux périphériques gaming d’une multitude de marques que vous avez peut-être même en votre possession.
Alors, après avoir développé et produit des centaines de produits pour d’autres compagnies depuis 1994, la « Eastern Times Technology », s’est finalement décidée à développer sa propre ligne de produits gaming sous le nom Redragon.
Une marque ayant l’avantage d’être développée et produite en interne de A à Z réduisant automatiquement les coûts de production. Déjà bien installée outre Atlantique la marque tente désormais de se développer en Europe.
Ici nous allons nous intéresser à l’un de leurs claviers mécaniques, le Redragon Manticore. C’est un clavier équipé d’interrupteurs Outemu bleus, d’un rétro éclairage RGB et d’un châssis en aluminium. Proposé à seulement 79,90€, voyons si cette nouvelle marque arrivera à se démarquer des autres.
Caractéristiques techniques du Redragon Manticore
- Clavier mécanique
- Switches Outemu bleus
- Rétro éclairage RGB personnalisable
- Polling rate : 1000 Hz
- Câble 1,80 m
- Dimensions : 462 x 160 x 32 mm
- Poids 1,4 kg
Déballage
Le clavier Redragon Manticore est livré dans un packaging tout à fait classique. Avec ses flammes de toutes parts, il n’y a aucun doute sur la finalité du produit adressé tout particulièrement aux jeunes gamers.
Le clavier est fourni avec divers éléments :
- Une notice
- Une pince pour retirer les touches
- Une seconde pince pour retirer les switches
- Une boîte contenant 8 switches supplémentaires
Le clavier est donc assez complet et c’est bien la première fois que je vois une boîte contenant des interrupteurs supplémentaires. En effet la marque communique sur le fait de pouvoir changer facilement ses switches mécaniques pour adapter l’expérience selon les utilisateurs. Nous y reviendrons plus tard dans ce test.
Design et qualité de fabrication
Malgré l’emballage très « gamer », le clavier s’avère finalement relativement sobre. Entièrement noir, seul le rétro éclairage RGB et le logo « Redragon » au-dessus des touches directionnelles viennent révéler le côté gaming du périphérique. Sans cela le clavier serait assez lambda.
C’est le premier produit Redragon que j’ai entre les mains et je dois avouer que pour le prix la qualité est plus que convenable. Le clavier est fait d’une plaque en aluminium sur le dessus et d’une coque en plastique pour le reste. Le tout se termine par repose-poignet fixe fait d’une texture lisse surmontée de petits picots. Personnellement je ne suis pas super fan de ce rendu, mais ce n’est pas moche non plus et surtout cela a l’avantage de ne pas retenir les traces de doigt. Une excellente chose !
Sur le dessous, c’est assez basique : pas de passe câble ou autre, nous avons seulement 2 patins pour relever le clavier.
Globalement, et encore une fois au vu du tarif, les finitions sont très correctes. Le clavier donne une sensation de qualité et se termine même par un câble tressé et une prise USB plaquée or (on est d’accord ça ne sert à rien, mais ça fait toujours plaisir).
Je regrette cependant les 2 vis de part et d’autre du clavier assez vulgairement intégrées et surtout les patins anti-dérapant ridiculement petits. D’autant que pour obtenir un meilleur grip il est nécessaire de déplier les 2 pieds pour profiter de leurs patins en caoutchouc. Sans ceux-ci le clavier glisse très facilement ce qui est vraiment dommage.
Frappe et ergonomie
Le clavier Redragon Manticore est équipé des switches Outemu bleus. Des interrupteurs copiés des Cherry MX bleus que l’on retrouve souvent sur ce genre de clavier d’entrée de gamme.
Ce sont des switches à retour tactile, c’est-à-dire qu’ils émettent un clic à l’activation (pour en savoir plus sur les switches mécaniques je vous invite à consulter notre guide dédié au sujet).
J’ai déjà eu l’occasion de les tester sur le clavier Klim Domination, mon avis sera donc le même. En les ayant comparés avec les switches Cherry MX bleus et Razer Green, il s’avère qu’en terme de ressenti, ils se rapprochent plus des MX Bleu, la dureté et la distance d’activation étant relativement la même. La principale différence se fera en revanche à l’oreille. Les Outemu Bleu sonnent plus aiguë, plus nets et sont donc un poil plus bruyants.
Toujours est-il que le ressenti est bon. Même si personnellement j’ai une préférence pour les Cherry MX bleus, je suis persuadé qu’un néophyte s’en contera aisément. Cela permettant de goûter aux joies du mécanique sans se ruiner.
On en vient à la fonction originale de ce clavier : la possibilité de changer ses interrupteurs.
Le clavier est donc fourni avec 2 pinces et 8 interrupteurs de rechange. Première chose qui saute aux yeux : pourquoi Redragon a-t-il mis dans la boîte 2 interrupteurs de chaque type (bleu, rouge, noir, marron) ?? Cela n’a aucun sens, avec un tel kit aucune possibilité de changer ne serait-ce que les flèches directionnelles ou les touches ZQSD par un même type de touche. Et pourquoi remettre 2 switches bleus alors que le clavier est déjà entièrement équipé de ceux-ci ? Redragon aurait-il des doutes sur la fiabilité de ceux-ci en proposant 2 de rechange ?
Ce choix est totalement stupide. D’ailleurs même le communiqué de presse indiquait que le clavier était livré avec 4 switches rouges et 4 marrons supplémentaires. À croire qu’il y a eu un couac lors de la production….
Bref, pour changer ces interrupteurs il suffit en théorie de retirer la touche avec la première pince en plastique puis extraire l’interrupteur avec la seconde pince en métal.
Je dis bien en théorie, car personnellement, ceux-ci étant trop bien fixés au clavier, j’ai failli détruire près de 3 interrupteurs avant de réussir à en détacher un à peu près proprement (mais pas tout à fait sans séquelles). Ceci-dit après l’avoir enlevé une fois, il se détache beaucoup plus facilement les fois suivantes.
Alors oui, les interrupteurs sont détachables mais il ne faudra pas s’amuser à les changer tous les 4 matins au risque de complètement les détruire. Peut est-ce pour cela que Redragon ne fournit que 2 switches de chaque type pour nous ôter l’envie de les intervertir ? En tout cas cette fonction est pour moi inutile et n’aura un intérêt que dans le cas du changement d’un interrupteur défectueux.
Enfin pour terminer sur l’ergonomie et la qualité de frappe nous n’avons ici aucune surprise. Nous sommes sur quelque chose de standard. Le clavier ayant un format habituel, les touches son suffisamment larges et espacées pour éviter les fautes de frappe. Petit bémol toutefois sur le repose-poignet qui est bien trop court pour y poser la main et qui s’avère donc quasi inutile.
Fonctionnalités
Comme la plupart des claviers, nous retrouvons plusieurs fonctionnalités accessibles en pressant la touche « FN » :
- De F1 à F8 : Nous retrouvons les raccourcis multimédias
- De F9 à F12 : Nous avons accès à divers raccourcis (web, navigateur Windows, mail, calculatrice)
Fn+Win servira à verrouiller la touche Windows (attention aucun voyant n’indique que la fonction n’est activée).
Enfin, les flèches directionnelles ainsi que les 6 touches au-dessus, serviront quant à elles à modifier le rétro éclairage (puissance de l’éclairage, effet, sens de l’effet, vitesse…). Même si la fonction a le mérite d’exister, je vous avouerais que l’on s’y perd très facilement. Mieux vaut alors se tourner vers le logiciel qui reste bien plus intuitif et rapide d’utilisation.
Logiciel
Habituellement avec ce genre de claviers mécaniques à moins de 100€ nous n’avons pas de logiciel. Ici Redragon a le mérite d’en proposer un avec son clavier Manticore. Une excellente chose qui va nous permettre de personnaliser un peu plus le clavier.
Rendez-vous sur le site pour télécharger le logiciel (uniquement en anglais). Première chose qui saute aux yeux : c’est moche ! De l’icône du logiciel au logiciel lui-même, nous avons la sensation de revenir 10 ans en arrière. Seconde remarque, le logiciel étant en anglais, nous nous retrouvons avec le visuel d’un clavier qwerty… Mais bon, passons et intéressons-nous au contenu.
Nous avons donc 3 profils paramétrables. Impossible d’en créer d’autres, ni même de les assigner à un jeu ou un logiciel, il faudra donc se contenter du minimum.
À partir de là il sera possible de changer la fonction des touches et normalement d’appliquer ses propres macros. Pourquoi normalement ? Car dans mon cas deux simples macros simulant un copier-coller ont totalement fait beuguer le clavier. La première fois le copier a fonctionné, mais le coller a fait maintenir la touche V indéfiniment m’obligeant à débrancher le clavier. En le rebranchant les macros avaient disparu. Après les avoir recréés plus aucune ne voulait fonctionner, puis seulement partiellement après avoir réinitialisé le logiciel… Oubliez donc cette fonctionnalité.
Il nous reste plus que la gestion de l’éclairage du clavier. Pour le coup Redragon à mis le paquet avec pas moins de 19 effets proposés et bien sûr la possibilité de choisir soi-même la couleur et les touches rétro éclairées, la puissance du rétro éclairage, la vitesse de l’effet et son sens. Il y en aura donc pour tous les goûts !
Conclusion sur le clavier Redragon Manticore
Proposé à 79,90€, le clavier mécanique Redragon Manticore reste accessible. Cela peut être un bon moyen de profiter d’un premier clavier mécanique avec éclairage RGB sans avoir à se ruiner. À savoir qu’on le retrouve aussi sous le nom de Redragon K557 Kala, pour la version Qwerty.
Reste qu’il faut apprécier les switches mécaniques bleus relativement bruyants, l’équipement assez limité (pas de touches multimédias dédiées, pas de « vrai » repose-poignets) et prendre en considération que le logiciel ne vous servira probablement qu’à changer le rétro-éclairage.
L’argument de pouvoir changer les interrupteurs est aussi à mon sens complètement erroné, ceux-ci étant bien trop difficiles à retirer sans risquer de les abîmer.
Alors si vous souhaitez un clavier relativement simple sans fonction élaborée, le Manticore pourra tout à fait vous convenir. Pour les autres je vous conseillerais d’augmenter un peu votre budget ou faire l’impasse sur le rétro éclairage RGB pour vous équiper chez des marques concurrentes plus complètes.
Les plus :
- Rapport qualité/ prix correct
- Effet de rétro éclairage complet
Les moins :
- Repose poignet inutile
- Switches pas vraiment interchangeables comme annoncé
- Logiciel daté et peu efficace